Blog de Minata Fahré Coulibaly, Burkina Faso
Apres deux jours de discussion théorique en salle dans un confort agréable et un cadre paradisiaque, une visite terrain ne pouvait que mieux tomber. Quels sont les services de conseils agricoles sur le terrain notamment au sein de la chaine de valeur Cacao? Les services de conseil en entreprenariat sont-ils fournis et adaptés? Comment la gestion des connaissances est faite au sein de cette chaine de valeur ?
Départ de Limbé avec comme pour guide volontaire un agent du ministère de l’agriculture. Tout le long de la route ce dernier présente les paysages, les bâtiments important avec des commentaires qui font sourire les participants. Quel beau paysage ce sud-ouest du Cameroun ! Routes serpentés virages à vous couper le souffle ! Seul bémol les plantations de palmier à huile et bananerais si nombreuses aux bords de la voie !
De ce paysage verdoyant et luxuriant ou se succèdent plantation de palmier à huile, bananerai, village, le trajet se passe sans grands encombre. Arrivé à Buea, centre administratif et universitaire de la région du sud-ouest. Fait marquant, des destructions et constructions d’habitants et de hangar le long des routes. La région fait peau neuve. Buea à l’image des villes du sud-ouest Cameroun comme Limbé se parent de leur plus bels atout pour accueillir la Coupe d’ Afrique féminine de football. L’évènement semble être beaucoup attendus des camerounais d’où le renouveau du visage des villes ; l’excitation est palpable.
A la sortie de Buea, nous entrevoyons les cimes du mont Cameroun dans les nuages, second sommet le plus haut d’Afrique après le Kilimandjaro. Cette vue était magnifique. Village de Muyuka à quelque encablure de Buea, notre destination finale, c’est la coopérative MOFACOOP « Mondogo Farmers co-operative Society » qui nous accueille.
L’accueil des visiteurs est chaleureux sous les cacaoyers malgré notre retard accusé et la chaleur étouffante surtout pour une sahélienne. Mon voisin me chuchote cette remarque « les paysans sont toujours habitué à voir les visiteurs en retard ». Après quelques tentatives de coordination tant bien que mal par le facilitateur du groupe, les échanges démarrèrent à bâton rompu. Les planteurs de cacao étaient subdivisés en plusieurs groupes et chaque groupe avec pour tâche d’expliquer les bonnes pratiques agricoles acquises dans la production du cacao. D’entame de la visite le représentant du MINADER (ministère de l’agriculture et du développement rural) tient à souligner le rôle important des agents de vulgarisation qui travaillent en tandem avec les producteurs et les fournisseurs de services ruraux.
Le premier groupe a expliqué aux visiteurs d’un jour les techniques d’utilisation des engrais chimiques, le second s’est focalisé sur les connaissances des intrants et le recalage des déchets chimiques. Les autres groupes ont tour à tour abordé la question du travail des enfants, des équipements de protection. Photo de groupe et direction la place du village et siège de la coopérative ou un accueil chaleureux était réservé aux visiteurs. Chants, danses traditionnelles, discours et mot de bienvenue du chef de village, musique moderne, mobilisation des membres, brefs tout était fait pour rendre le voyage inoubliable. La coopérative a implanté des pépinières de banane plantain et de manioc juste à côté de leur siège dans un souci de diversification.
A l’issue de ces échanges rapides et une collation de bienvenue, direction à MUFEFCOOP (Muyuka central farmers cooperative). Les discussions se sont focalisées sur les techniques de post récoltes et de commercialisation du cacao. A l’entrée du village, chose frappante pour les visiteurs, ce sont les fèves de cacao étalé sur des bâches et à même le sol devant les concessions. Cette technique selon un participant est à éviter. Les membres de la coopérative utilisent aussi des fours pour sécher le cacao.
Pépinière plants de plantain
Quant à la commercialisation, malgré une diversité d’acheteurs, une responsable de la coopérative nous apprends que les paysans ne tirent pas leurs épingles du jeu. Pouvoir faible de négociation, les prix d’achat des fèves leur sont pratiquement imposé déplore-t-elle. Les producteurs bradent les fèves pour subvenir à leur besoin. Les discussions à ce stade s’intensifièrent malgré la fatigue.
A l’issue de ces échanges rapides et une collation de bienvenue, direction à MUFEFCOOP (Muyuka central farmers cooperative). Les discussions se sont focalisées sur les techniques de post récoltes et de commercialisation du cacao. A l’entrée du village, chose frappante pour les visiteurs, ce sont les fèves de cacao étalé sur des bâches et à même le sol devant les concessions. Cette technique selon un participant est à éviter. Les membres de la coopérative utilisent aussi des fours pour sécher le cacao
Quant à la commercialisation, malgré une diversité d’acheteurs, une responsable de la coopérative nous apprends que les paysans ne tirent pas leurs épingles du jeu. Pouvoir faible de négociation, les prix d’achat des fèves leur sont pratiquement imposé déplore-t-elle. Les producteurs bradent les fèves pour subvenir à leur besoin. Les discussions à ce stade s’intensifièrent malgré la fatigue.
Aujourd’hui produire du cacao est une technique bien maitrisé par les planteurs à Muyuka. Les connaissances sont bien partagées avec des outils adaptés : champs écoles, séances de démonstration, formation. Les bonnes pratiques sont documentées et des fiches de production comme aide-mémoire sont pratiques pour l’apprentissage. Que de chemin parcourus soupire ces derniers. Mais les défis restent entier dans le volet marketing et commercialisation. Cette visite des deux coopératives de Muyuka me laisse sur ma faim et a suscité des interrogations plus que des réponses. Tout d’abord les informations relatives : au nombre de membres de la coopératives, les tonnages récoltés et vendus, les gains moyens par producteurs et par années, les superficies moyenne par producteurs etc. Elles m’ont échappés, peut-être dû à ma compréhension de l’anglais ! Cela dit, comment être efficace sur une chaine de valeur sans disposer de ces informations économiques et stratégiques ? Second chaînon manquant, la transformation de la production au niveau locale. Aucune initiative de transformation locale du cacao mentionnée pendant de la visite. La transformation des produits agricoles est par essence sources de revenue additionnelle car la vente des produits agricoles bruts confère rarement des revenues conséquentes aux paysans. En définitive, aucun acheteur présent lors de la visite pour permettre de mieux comprendre le volet achat, transit et destination finale. Qu’à cela ne tiennent la production de cacao dans ce village du sud-ouest Cameroun a un fort potentiel et peut aider à améliorer les revenus. Les services de conseils en marketing, agro-business et transformation sont indispensables pour le développement d’une vraie chaine de valeur du cacao. Transformer le “Less chemical, less labour and heavy production” en “a lot of money”, une question de survie!